Au stade 3, les transports en commun sont directement impliqués. Nous devons réfléchir à nos déplacements, ce besoin naturel qu’il faudrait repenser pour continuer à le maintenir. Le transport urbain est déjà un sujet important lié aux problématiques environnementales. Avec la crise sanitaire, il est remis en question. Il apparaît donc impératif de rechercher le compromis intelligent entre risques et aspirations aux déplacements. Une nouvelle approche systémique apparaît, et un changement de nos habitudes.

Depuis les gilets jaunes, la grève de fin 2019 - début 2020, se déplacer est parfois compliqué, source de tensions. Les variables de l’équation ‘déplacement’ sont principalement : le temps de parcours (et donc son optimisation) et la qualité de services (et donc sa maximisation). Comment résoudre cette équation pour que le transport en commun prime sur les autres modes de transports (et leurs combinaisons)? D'autres questions découlent : est-on obligé de se déplacer autant? Pourquoi se déplace-t-on?
 

Des solutions existent et inspirent. Comme des hubs d’entreprises qui se positionnent à des noeuds de zones résidentielles. Au lieu d’avoir un trajet long pour rejoindre le lieu de travail, il devient possible de s'installer dans un hub à quinze minutes de sa résidence (à 5 km max).

Les axes de recherche sont principalement du ressort de l’urbanisme et du transport en commun. L’intensification des quartiers en est un : permettant une plus grande proximité entre lieux de travail et domicile. L’habitat résidentiel est probablement le plus compliqué à faire évoluer, ce qui n’est moins le cas de l’urbanisation des entreprises du tertiaire. En effet, les apports du numérique permettent une déconcentration possible des lieux d’activité. Le recours, quasiment imposé par les autorités, au télétravail en est la preuve : il est bien possible de déplacer les activités tertiaires.

Dans cette perspective, on constatera bientôt que la concentration des entreprises sur des quartiers comme La Défense, n’est pas une nécessité. On se prend alors à rêver à de petites installations reliées par le numérique (visioconférence, Internet) permettant à la fois la conservation de la productivité des entreprises et l’utilisation de moyens de déplacement à faible rayon d’action (bus, navette, trottinette, vélos).

La notion de rayon d’action est à notre sens primordiale. Elle encourage une nouvelle lecture de nos déplacements et des moyens à mettre en oeuvre. Les mobilités (car il faut utiliser le pluriel) évoluent en fonction des contraintes et des aspirations de chacun. En multipliant les hubs, les déplacements sont revus, les temps de parcours réduits, avec un nombre plus faible de passagers par parcours et donc une vitesse commerciale augmentée. Cette approche augure aussi de la possibilité de véhicules de transport en commun autonomes.

Jouer sur la vitesse commerciale serait aussi un des moyens d’accroître l’attractivité du transport en commun. Souvent perçu comme une contrainte, obligatoire, le transport en commun doit être le facilitateur (rapide) entre la résidence et le lieu d’exercice de l'activité. Le transport en commun peut évoluer, mais avec les entreprises et l’urbanisme. Qui va prendre l’initiative?