La discussion sur le format GTFS et Google Transit est souvent binaire entre "c'est un danger" et "c'est une opportunité". L'open data ne veut aucunement dire que les données ne sont pas sourcées. Au contraire, la source est un gage de la qualité des données. Un des critères de cette qualité est la mise à jour des informations. Et dans l'information transport, une donnée disponible à jour est déterminante pour la qualité du service clients.

 

Les transporteurs se retrouvent donc à une position clé. Ils deviennent producteurs de données qualifiées et sourcées à leur nom, avec la possibilité d’une publication instantanée. En choisissant ce mode, une valeur intrinsèque est accordée à la source : le transporteur devient une "marque" de la donnée. Cela montre aussi une dynamique de transparence (la mise à disposition des données) et de savoir-faire (la fluidité et la qualité de production des données). Google Transit apparait comme un facilitateur de publication auprès d'un maximum de clients (utilisant notamment Google Maps).

 

L'impact est important pour les autorités régulatrices qui bénéficient d'une forte valorisation de leurs réseaux et de leurs offres (à un coût maîtrisé). Promouvoir le mix transports et des nouveaux comportements de mobilité nécessitent une confiance dans des données fiables, en temps réel et faciles d'accès. La technologie a fait évoluer l'intelligence du transport. La mise à disposition des informations qualifiées a permis de proposer des systèmes intelligents de déplacements.

 

La valorisation de la donnée par les transporteurs est un des moyens d'augmenter leur notoriété et de positionner leur savoir-faire. Cela s’apparenterait à des relations publiques pour le producteur de données. Une dynamique intéressante en cette période de mise en concurrence des réseaux et du poids fort de l'image du transporteur (avec son positionnement services/prix).

 

Les transporteurs ont-ils une carte à jouer, alors que les données sont mises à disposition en open data par les autorités régulatrices ? Pour les clients, la valeur porte sur la qualité de l'information (c'est-à-dire principalement le temps de parcours et les solutions de mobilité). Avec l’open data, il y a un risque d'écart possible dû au délai de déclaration. Ce risque est une place à prendre par les transporteurs, et devenir des acteurs à part entière dans les stratégies technologiques. De plus, le format GTFS donne la possibilité de proposer des commentaires (comme une information qualifiée sur les déviations), ce qui est du domaine du transporteur. Nous passons ainsi de la donnée horaire (donnée simple) à la métadonnée sur l'horaire (donnée enrichie).

 

Le format GTFS nous semble un des moyens pour valoriser et capitaliser sur l'information transport. Google propose une qualité d'usages par ses solutions, avec une appropriation directe par les clients pour visualiser les solutions de mobilité. Les comportements ont changé pour consommer l'information voyageur, le coup est parti. Faut-il être à l'initiative de la promotion des données ou subir la présentation des données open data ? Les alternatives semblent davantage pour contrer une hégémonie de Google. GTFS est un format pour simplifier l'accès à l'information, un nouveau standard qui pouvait faire défaut, à une maille multi-réseaux. S'appuyer sur le format GTFS nous apparait comme une opportunité, qui va dans le bon sens, au service du client.